Tinghir-Merzouga

Aujourd’hui, c’est l’apothéose du Road Trip… Le désert de Merzouga, ses dromadaires et la nuit sous tente. Mais d’abord, un passage par les majestueuses Gorges de Todra et différentes coopératives de tapis, de chèches et de fossiles.

EN DROMADAIRE CETTE FOIS !

Merzouga, c’est le point d’arriver de notre périple, le pourquoi de ce road trip, l’apogée des excursions au départ de Marrakech. C’est là qu’on peut dormir dans un camp sur le sable du Sahara et vivre une formidable expérience après être arrivé au camp à dos de dromadaire. Mais saviez-vous qu’il y a peu de sable dans le Sahara, il n’y a que 20% de sable pour 80% de roches et donc Merzouga est en fait une dizaine de km de sable avec l’Algérie juste derrière.

Les Gorges de Todra

Après une bonne nuit de sommeil et un bon petit déjeuner traditionnel composé de crêpes marocaines et de jus d’oranges frais, départ à 9h00 pour la vallée de Tinghir et la grande palmeraie de Todra.

Vers 10h, nous arrivons aux Gorges de Todra pour faire une petite randonnée. On se croirait dans le Grand Canyon (ou du moins la vision que j’en ai vu que je n’y ai jamais été). D’habitude, cet endroit grouille de monde mais, ici, avec le ramadan, il n’y a presque personne. On a l’impression d’être tout petit dans cette grande étendue. Pour moi, cet endroit est un vrai waw. Le soleil se reflète sur la roche ocre et les vendeurs de chèches et de tapis ajoutent une belle touche de couleur. Les vues sont surprenantes.

Nous reprenons la route vers Merzouga en faisant plusieurs arrêts dans des coopératives et pour manger. Pour moi, ce sera omelette berbère, tajine kefta à l’œuf et des fruits. Il faut dire ce qui est on aura mangé des tajines et des couscous à toutes les sauces pendant ce voyage.

Les coopératives

Aujourd’hui, nous avons visité 3 coopératives sur notre trajet vers le désert.

Les tapis
Nous arrivons dans une petite maison au dédale des ruelles. Un homme nous ouvre sa porte et nous propose du thé à la menthe. Son épouse file la laine de dromadaire dans un coin et les enfants nous expliquent en français comment sont fabriqués les tapis. Les colorants sont naturels, ils sont faits de minéraux ou de plantes séchées. Le coquelicot pour le rouge, l’indigo pour le bleu, le tabac pour le brun, le safran pour le jaune. Ils sont en laine de dromadaire ou de mouton. Par contre, ils ne sont pas donnés. Il faut compter 100€ pour un tout petit tapis mais le travail pour le faire est incroyable. Les détails sont si petits que la femme ne peut travailler que 3h par jour et il lui faut 6 mois pour fabriquer un petit tapis.

Les chèches
Pour moi, c’était la plus amusante. On a essayé des chèches et des djeballas comme si on se déguisait. Il y avait pleins de jeunes files qui s’activaient autour de nous pour faire de nous de vrais amazighs (berbères du Haut Atlas). Ensuite, place à la photo souvenir. J’ai acheté un beau chèche fuchsia pour ma future randonnée dans le désert à 20€. Les filles nous proposent également de nous offrir un tatouage au henné sur la main.

Les fossiles
Dernier arrêt à l‘ usine de fossiles d'Erfoud . Nous commençons par l’explication de comment on retrouve les fossiles. Comme pour les pierres, cela se passe dans des carrières et on cherche la trace de fossiles en mouillant la roche, ensuite, on l’extrait. C’est un vrai petit travail d’archéologue. Ces fossiles sont ensuite exportés partout dans le monde. On peut par exemple acheter des tables en marbre avec des fossiles dedans, etc.

Un peu de savoir

Juste pour l’explication (oui j’ai appris beaucoup de choses ce jour là), une palmeraie, ce sont des palmiers qui s’étendent sur plusieurs centaines de kilomètres tandis qu’une oasis ne fait que 2 ou 3 km et elle est composée de palmiers et d’un point d’eau. Cela fait plusieurs années que la sécheresse sévit au Maroc et les points d’eau s’assèche. Les palmiers deviennent grisâtres car ils n’ont plus assez d’eau et la population va devoir déménager vers d’autres endroits où il y a encore de l’eau pour vivre. Nous avons rencontré ce phénomène un peu partout dans le Haut Atlas. La vallée de l’Ourika de l’autre côté de Marrakech reste quand a elle bien verte.

En dehors des grandes villes, la population est assez pauvre. Il n’est pas rare que le mari travaille sur Marrakech par exemple et que le reste de la famille vive dans un village à quelques centaines de kilomètres de là. Ils ne vivent donc pas ensemble et se voit rarement. Nous avons rencontré ce mode de vie à plusieurs reprises lors du voyage.

Les coopératives sont importantes au Maroc car elles représentent le vrai artisanat marocain et les artisans sont assurés de recevoir la juste valeur de ce qu’ils ont produits. Il est malgré tout possible de marchander un peu mais pas comme dans les souks. Vous y découvrirez les vrais marocains et ce qu’ils ont de meilleurs à vous vendre au juste prix.

Merzouga

On commence enfin à voir le désert. Quelques dromadaires se promènent en liberté le long des routes sur les grandes étendues de reg. On fait un dernier arrêt pour goûter des dattes et acheter des bouteilles d’eau gelées. Notre guide nous dépose dans un petit village remplis de caravanes de dromadaires. Nous faisons chacun connaissance avec notre monture du jour. Monter sur un dromadaire n’est pas chose aisée je vous le dit. C’est impressionnant surtout quand il se relève. C’est parti pour une randonnée d’1 heure pour aller tout au dessus des dunes de sable. On se suit tous à la queue leu leu. Le soleil tape, le chèche et la bouteille d’eau font du bien mais cette expérience est vraiment hors du commun. J’apprécie ma monture et je profite de l’instant. Ce n’est pas tous les jours qu’on se retrouve sur un dromadaire en plein milieu du Sahara.

Après un arrêt photo, nous descendons de nos montures pour profiter du coucher de soleil. Le coucher de soleil dans le Sahara, ce n’est pas le même qu’ici. Il arrive d’un coup et en quelques minutes à peine, on est plongé dans l’obscurité presque totale. Il était encore complet et en quelques secondes, on n’en voyait plus que la moitié.

Vous savez qu’il m’arrive toujours des choses abracadabrantes lors de mes voyages… En descendant du dromadaire, j’ai été propulsée vers l’avant et je me suis ouverte la jambe avec l’arceau sur lequel tenait l’espèce de selle. Evidemment, je n’avais pas de pansement avec moi. Heureusement, une des filles du groupe m’a sauvé la vie en me donnant des pansements et des lingettes antiseptiques. J’ai toujours la cicatrice. Loulou a bien rigolé mais quand il a fallut remonter, on a changé de dromadaire car j’avais peur de me refaire mal et en effet, ma selle était mal mise et j’étais donc mal installée et je n’aurais pu faire autrement. Lui, il a sauté du dromadaire pour descendre.

Les dunes sont tellement hautes qu’on s’enfonce dedans. celà nous a valu un gros fou rire car les amazighs nous tendaient la main au dessus et ils se sont véritablement étendus et enfoncés dans le sable main tendue sans y arriver. On se serait cru dans un film. C’était à mourir de rire.

Le Luxury Camp

Encore une chouette expérience, nous allons passer la nuit dans le désert dans un campement de luxe. Le Merzouga Luxury Camp a tout ce qu’il faut malgré qu’il est situé en plein désert. Dans notre tente, il y a un lit même si le matelas n’est pas des plus confortable, de électricité, des prises USB, une douche, une toilette. Tout y est. Nous sommes accueillis dans des petits salons avec du thé à la menthe.

Nous avons rendez-vous à 20h pour commencer la soirée par le repas : des olives, un tajine d’aubergines au fromage, du couscous végé avec des raisons secs, des carottes, des courgettes, des oignons, de la courge et du chou ensuite un tajine de poulet aux olives et pour terminer des fruits. On ne mourra pas de faim c’est certain !

Ensuite nous sortons tous pour profiter d’un concert aux tambours et d’un feu de camp. L’ambiance est décontractée et on va beaucoup danser. Nous décidons d’aller voir le ciel étoilé pour terminer la soirée. La nuit a été très venteuse et le vent prenait dans les tentes. Il parait que cet assez rare. On avait vraiment l’impression que quelqu’un était entré dans la tente. Je me suis endormie vers 4h seulement. Je ne regrette pas du tout cette expérience d’une nuit dans le désert et je le referai certainement mais… une nuit c’est bien, c’est suffisant.